Gavriel State, directeur principal, Logiciels d’exploitation chez NVIDIA
Que faut-il pour attirer l'attention d'un géant de la technologie dont les innovations ont stimulé le marché des jeux sur ordinateur et alimenté des effets visuels récompensés par un Oscar, et qui façonne aujourd'hui un avenir fantastique de robots, de voitures autonomes ainsi que de percées en intelligence artificielle?
Une équipe d'innovateurs de Toronto avait manifestement quelque chose d'exceptionnel à offrir à NVIDIA Corporation, la société californienne qui a inventé le circuit logique pour processeur graphique maintenant vastement utilisé dans une variété d'objets, des jeux Nintendo Switch aux films hollywoodiens, en passant par l'informatique de pointe et les voitures autonomes.
« Notre processeur graphique est utilisé pratiquement partout où l'infographie est nécessaire », déclare Gavriel State, directeur principal, Logiciels d'exploitation chez NVIDIA. « Pratiquement tous les fabricants d'automobiles dans le monde utilisent nos processeurs graphiques qui sont maintenant aussi utilisés comme l'un des principaux facteurs de la révolution de l'IA. »
Il y a quelques années, NVIDIA cherchait à élargir l'offre de jeux en continu sur sa télévision et sa tablette SHIELD, ce qui donne accès à un large éventail de contenu multimédia aux utilisateurs, y compris à des réseaux comme Netflix, HBO et Amazon prime. La société a approché l'entreprise torontoise TransGaming Inc. qui avait mis au point une technologie de « portabilité de jeu » appelée Cider.
« NVIDIA voulait mettre plus de jeux sur SHIELD et CIDER facilite le transfert de jeux d'une plateforme à l'autre », explique M. State, fondateur de TransGaming. « Donc, CIDER a été le stimulant de l'intérêt de NVIDIA pour l'entreprise. »
En juin 2015, NVIDIA a acquis CIDER et l'unité commerciale responsable de la technologie. Dans le cadre de cette acquisition, la société a ouvert sa première filiale canadienne, appelée NVIDIA Development Inc., formée de 15 anciens membres de TransGaming, dont M. State.
Depuis, NVIDIA Development, située au centre-ville de Toronto, s'est agrandie pour devenir un bureau de 40 personnes axé sur le matériel et les logiciels de jeu, ainsi que sur l'IA. Un travail à ce point spécialisé exige des personnes ayant des compétences évoluées en technologie, selon M. State.
« Nous avons accès à un bassin incroyable de talents à Toronto et dans l'ensemble de l'Ontario », dit-il. « Nous avons très bien réussi à recruter des personnes qualifiées ayant des diplômes en informatique et en ingénierie. »
Être à Toronto place NVIDIA au centre d'une communauté sur l'IA et l'apprentissage profond en pleine croissance. M. State fait remarquer que bon nombre des techniques maintenant utilisées dans l'apprentissage profond sont le résultat de recherches de l'Université de Toronto, l'une des 25 meilleures universités au monde selon le Times Higher Education.
NVIDIA a établi des relations de travail avec des chercheurs en IA et en apprentissage profond de l'Université de Toronto et de l'Université de Waterloo à Waterloo, en Ontario, selon M. State. L'entreprise recrute également des employés dans ces universités.
« Les travaux de recherche menés dans ces universités sont de première classe », dit-il. « En fait, nous avons remis des prix à des professeurs de l'Université de Toronto pour certains des travaux qu'ils effectuent en apprentissage profond et en IA. »
Un exemple de ce travail primé est la recherche qui utilise une méthode d'apprentissage profond propulsée par un processeur graphique pour identifier des mutations pouvant causer le cancer. Ces travaux de recherche ont permis à l'équipe d'obtenir une subvention de 200 000 dollars américains de NVIDIA.
Dirigée par Brendan Frey, professeur de génie électrique et informatique, l'équipe a mis au point une approche informatique qui pourrait prédire les « points chauds » sur le plan du cancer et, lorsqu'elle est exposée à de nouvelles données, pourrait aussi être entraînée pour trouver des mutations cellulaires qui peuvent causer d'autres maladies. La même année où son équipe a remporté le prix de NVIDIA, M. Frey a lancé Deep Genomics, une société établie à Toronto qui met au point des méthodes d'apprentissage pour les machines afin de prévoir comment les variations génétiques peuvent mener à la maladie.
« Il y a beaucoup de travaux intéressants en cours en Ontario », déclare M. State. « À l'Université de Toronto, il y a un projet qui cartographie des centaines de milliers de renseignements sur la ville – chaque rue, bâtiment, lampadaire et arbre – et ces données peuvent ensuite être utilisées pour former les systèmes de conduite autonome.
Nous parlons également avec l'Université de Waterloo à propos de leur travail sur l'apprentissage profond évolutif et les principes de sélection naturelle de l'IA. »
Bien que le matériel et les logiciels de jeux continuent d'être la priorité de NVIDIA en Ontario, l'équipe de Toronto commence à se pencher davantage sur l'IA, explique M. State. Le talent, les ressources et la communauté de recherche sont présents et accessibles en Ontario.
« La réalité, c'est que l'IA aura autant d'impact sur le monde qu'en a eu la révolution industrielle et nous sommes en mesure de faire progresser l'IA ici même en Ontario », dit-il. « Vous n'avez pas besoin de déménager à Silicon Valley pour avoir un impact d'envergure mondiale. »
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