L'horizon de Tokyo, photographié par David

Par : David Perdue, responsable des affaires économiques, Japon

Lorsque la COVID-19 a touché les rives du Japon avec le navire de croisière Diamond Princess il y a environ un an, la tension autour de moi à l’ambassade du Canada à Tokyo m’était familière. Je travaillais également à l’ambassade il y a près de 10 ans lors du tremblement de terre, du tsunami et de la catastrophe nucléaire de mars 2011, et comme à l’époque, j’ai senti que nos vies étaient sur le point d’être bousculées, du moins pendant un certain temps.

Tout comme en 2011, la plupart d’entre nous avons dès le début adapté notre travail pour nous concentrer sur la première intervention face à la crise, notamment en aidant les Canadiens et les Canadiennes dans le besoin au Japon. Ensuite, comme il y a 10 ans, nous avons fait table rase, annulé les initiatives déjà prévues et, peu après, commencé à adapter nos plans d’affaires aux nouvelles réalités sur le terrain.

David Perdue
Représentant de l'Ontario au Japon, David Perdue

En tant que chef du Bureau du commerce et des investissements de l’Ontario situé à l’ambassade du Canada à Tokyo, je dirige maintenant une petite équipe qui se consacre à la promotion des liens entre l’Ontario et le Japon en matière de commerce, d’investissement et de science et technologie. Le Japon considère depuis longtemps l’Ontario comme un bon endroit pour investir et comme une source de qualité pour les importations. Cela dit, la réussite ici est rarement simple, non tant en raison des différences culturelles et linguistiques, mais plutôt en raison de l’importance d’établir des relations en personne malgré les longs déplacements, ainsi que du long processus de création d’un consensus avant la conclusion des ententes.

Je pensais que notre travail serait profondément affecté par l’absence de voyages d’affaires dans les deux directions et la perte de contacts en personne qui en a découlé en raison des restrictions liées à la COVID. La pandémie a rendu notre travail plus difficile à bien des égards, mais elle a aussi accéléré certaines tendances positives et certains changements qui commençaient déjà à prendre de l’ampleur avant la crise mondiale.

Selon moi, le changement le plus important, et celui qui pourrait offrir le plus de possibilités à l’Ontario, concerne la façon dont le Japon aborde l’innovation.

Il est bien connu que le Japon est un pôle d’innovation. Qu’il s’agisse de la façon dont nous écoutons de la musique à la maison ou en déplacement, de la façon dont nous enregistrons nos souvenirs au moyen de photos et de vidéos, de la façon dont nous conduisons et pilotons nos voitures ou même de la façon dont nous utilisons les toilettes (je pense à ces toilettes miraculeuses), les innovations du Japon ont changé la vie d’innombrables personnes de tous les continents et de toutes les générations.

Lorsque j’étais ici il y a 10 ans, les grandes entreprises japonaises utilisaient presque exclusivement un modèle d’innovation « fermé » qui s’appuyait sur des équipes internes d’ingénieurs ou de programmeurs pour créer de nouvelles idées et technologies, qu’elles intégraient ensuite aux produits vendus sous leurs propres marques aux consommateurs du monde entier. Les entreprises japonaises utilisaient également des chaînes d’approvisionnement principalement fixes composées de partenaires nationaux de confiance, même à l’étranger, ce qui signifiait dans de nombreux cas qu’il était pratiquement impossible de mettre le pied dans la porte.

Toutefois, le changement dans la dynamique d’innovation du Japon a commencé à s’opérer en raison des technologies perturbatrices, comme l’intelligence artificielle et la connexité de tous les objets et de toutes les personnes, qui ont fait en sorte que presque aucune entreprise, qu’elle soit multinationale ou insulaire, ne peut demeurer concurrentielle à long terme sans adopter une approche plus « ouverte ». Même des entreprises japonaises conservatrices l’ont reconnu.

Cela signifie que les entreprises japonaises sont de plus en plus ouvertes à collaborer avec de petites et grandes entreprises étrangères novatrices et à investir à l’étranger pour tirer profit des écosystèmes axés sur l’innovation. Bien que des endroits comme la Californie et Israël aient été les premiers à attirer l’attention, le monde est de plus en plus conscient de ce que l’Ontario a à offrir. La province est connue pour disposer d’un écosystème d’innovation aussi dynamique que celui de ses plus célèbres concurrents, mais à des coûts moindres et en offrant d’autres avantages distincts, notamment l’accès facile à des talents spécialisés et diversifiés, la qualité de vie et plus encore.

Malgré la COVID-19, ou peut-être en partie à cause de celle-ci, nous avons remarqué que la demande du milieu des affaires japonais pour la création de liens avec les écosystèmes d’entreprises en démarrage et d’innovation de l’Ontario est plus élevée que jamais.

Voici quelques exemples récents :

  • NTT Data et Sumitomo Mitsui Banking Corporation ont conclu des partenariats avec le MaRS de Toronto afin de créer des pipelines permettant d’accéder aux technologies de la communauté des entreprises en démarrage du MaRS au moyen de défis d’« innovation ouverte »;
  • Fujitsu a créé un « laboratoire de recherche sur la cocréation » à l’Université de Toronto, en mettant l’accent sur la résolution de problèmes complexes associés à l’informatique quantique;
  • Toyota a établi un laboratoire d’innovation axé sur l’Internet des objets à l’espace Catalyst137, à Kitchener, et s’associe à l’Université de Waterloo pour aider à façonner l’avenir de l’ingénierie en Ontario grâce à un programme de défi d’innovation en ingénierie et à un investissement important;
  • Landing Pad Tokyo, un nouvel accélérateur d’entreprises axé sur les PME, a conclu un partenariat officiel avec DMZ, de Toronto, et séparément avec l’Institute for Nanotechnology de l’Université de Waterloo, afin de créer des pipelines permettant aux entreprises d’accéder à chaque marché et aux entreprises en démarrage de s’établir dans ces deux endroits.

Bien que cet intérêt pour l’Ontario continue d’augmenter, il est important de se rappeler que les défis associés aux relations commerciales avec le Japon existent toujours : il s’agit d’une évolution et non d’une révolution. Il incombe à notre équipe d’offrir des conseils à ces entreprises, surtout au moment où nous portons notre attention sur l’année à venir. Nous voulons collaborer avec nos partenaires afin de saisir les possibilités novatrices rendues plus nombreuses par la pandémie.

Peu importe l’endroit dans le monde où vous lisez ce texte, je souhaite que cette illustration du nouvel intérêt des entreprises japonaises envers l’écosystème d’innovation de l’Ontario inspirera votre entreprise à emboîter le pas. Si vous représentez une entreprise de l’Ontario, j’espère que vous serez inspiré par la plus grande ouverture des entreprises japonaises à l’égard des nouvelles possibilités.

David Perdue parle à un groupe de jeunes entreprises japonaises
David Perdue parle à un groupe de jeunes entreprises japonaises de la proposition de valeur unique de l'Ontario.

Si vous me l’aviez demandé il y a 10 ans ou même l’an dernier, je n’aurais certainement pas pu prédire qu’une pandémie mondiale aurait accéléré une vague d’occasions d’affaires axées sur l’innovation avec le Japon. La bonne nouvelle, c’est que l’Ontario offre un ensemble unique d’avantages qui nous permettront de nous épanouir dans cette nouvelle ère, et je suis heureux de voir de nouvelles voies s’ouvrir aux affaires avec le Japon. Malgré tous les défis que nous avons dû relever au cours de la dernière année, je suis convaincu que la relation d’affaires entre l’Ontario et le Japon en ressortira encore plus forte, alors que nous profiterons ensemble de la nouvelle vague d’innovation.

Pour en savoir plus sur la façon dont l’Ontario, au Canada, pourrait contribuer à l’expansion de votre entreprise, communiquez avec nous.

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